Journal poétique.

Saturday, April 01, 2006

Le gouffre

Le vers gracieux et polis honorent le mort,

Etendu dans sa cabine d’éternelles complaintes,

Agile, éreinté et balbutiant bien malgré lui.

La rose fond, la larme roule et,

L’égorgeur se réveil, enfin.

Le proche comme le faible

Ne retrouvent plus leur facile lassitude.

Car dans le flot des macabres étreintes,

La voix flotte telle ces calmes nénuphars

Dans l’alcôve de nos remords.

Et toute cette haine, cette brillante

Tristesse que l’âme n’entends plus.

Entendre, le craquement vierge du silence,

Souffler la complainte des repères vidés.

Assis sur sa barque, Caron l’attends.


Camille de Blainville

No comments: